Au cours de la dernière décennie, les scientifiques ont découvert que les herbiers marins, les marais salants et les mangroves – connus sous le nom d' »écosystèmes à carbone bleu » – comptent parmi les plus puissants réservoirs de carbone existants. Ils constituent un environnement naturel capable d’absorber le CO2 (un gaz à effet de serre) et donc d’atténuer le changement climatique. Le Parc National du Banc d’Arguin, en Mauritanie, présente des écosystèmes de ce type et fait donc l’objet d’une attention particulière avec le projet Bridge.
Le Parc National du Banc d’Arguin, un écosystème de carbone bleu
En effet, le Banc d’Arguin abrite des prairies marines dont la superficie est estimée à environ 1 000 km2.
Pour comprendre précisément la capacité des écosystèmes marins à modérer les changements environnementaux, il est nécessaire de procéder à des évaluations précises des stocks et des flux de carbone. Cela implique la création d’un inventaire du carbone. Ces inventaires peuvent être réalisés à l’échelle d’un site, d’un territoire, d’un pays ou de la planète. A ce sujet, une étude sur la valeur économique du parc, financée par BACoMaB, a révélé que le Banc d’Arguin stocke environ 260 000 tonnes par an.
Les objectifs du projet Bridge : valoriser le stock de carbone & générer des revenus significatifs pour la conservation et les communautés
En considérant un prix moyen sur le marché du carbone bleu de 5 dollars par tonne, le revenu annuel potentiel est d’environ 1,3 million de dollars. L’étude citée précédemment a permis la mise en œuvre de ce projet BRIDGE ambitieux et très innovant, avec un budget total de 272 000 $, sur une durée de 2 ans (septembre 2023 à août 2025).
Sinon, sur le terrain, la mise en place du projet se traduira par des campagnes de terrain pour évaluer avec précision la qualité et l’étendue des prairies sous-marines ; un suivi de la dynamique des sédiments et réalisation d’une étude socio-économique ; un engagement des parties prenantes et une structuration du dialogue ; ainsi qu’une préparation du dossier et une mise sur le marché.
Un projet qui va permettre de faire face aux multiples menaces qui pèsent sur cet écosystème précieux
Connaître et valoriser la valeur de ces herbiers, marais et mangroves permet ainsi de défendre l’utilité des aires marines protégées, face aux nombreuses menaces qui pèsent sur elles :
- La pêche illégale de raies et de requins, qui augmente la densité des espèces qui entravent la croissance des herbiers marins ;
- La détérioration de la santé des herbiers ;
- Les effets du réchauffement climatique sur la résilience des herbiers.
Le projet Bridge, pour soutenir la biodiversité et les communautés dans une zone marine et côtière protégée (AMP)
Valoriser le carbone bleu du Banc d’Arguin est une action essentielle pour la conservation et les communautés locales. En effet, les principales parties prenantes qui vont bénéficier du carbone bleu du Banc d’Arguin sont le gouvernement mauritanien, le Parc National du Banc d’Arguin, le BACoMaB qui soutient la conservation marine et côtière dans le Banc d’Arguin, et aussi les communautés locales.
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